« C’est tellement plus délicat et plus crucial que la question d’argent. »

 

Comme parent-entrepreneur, imaginez :

  • Votre relève qui comprend vos préoccupations particulières
  • Recevoir des solutions constructives de votre relève sur des enjeux que vous croyiez personnels
  • Ne plus vous sentir inconfortable et tracasser quant à la notion de « relève »

Comme relève potentielle, imaginez :

  • Voir vos préoccupations être finalement comprises et légitimées 
  • Comprendre les éléments qui freinent votre parent à aborder le sujet de la relève
  • Amorcer avec confiance un dialogue qui favorise l’ouverture sur des sujets tabous 

Relève familiale : une relation unique en son genre. 

L’entreprise familiale est unique en son genre pour 3 raisons : la relation complexe
parent-patron-enfant, la relève qui se sent souvent incomprise et les enjeux du parent qui s’avèrent beaucoup plus étendus que ceux liés à l’entreprise. 

La complexité de la relation parent-patron-enfant

  1. C’est comme vivre en couple, mais…

L’entrepreneur et relève potentielle échangent continuellement sur les opérations, les priorités et les décisions à prendre. Les sujets abordés ensemble ont souvent une portée différente que ceux discutés avec les autres employés. À bien des égards, ça peut ressembler à un environnement de couple. La différence, c’est que dans un couple, la relation se vit d’égal à égal. 

En entreprise, l’un des deux membres du couple (le patron) possède beaucoup plus de pouvoir sur l’autre (la relève) malgré le lien qui les unit.

  1. C’est comme la vie de colocataires, mais…

Enfant et parent travaillent tellement près l’un de l’autre, que chacun voit continuellement les habitudes et les caprices de l’autre qui les agacent. C’est comme s’ils étaient des colocataires.  

Toutefois, avec un colocataire, l’on peut décider de mettre fin facilement à la relation. Dans le cas d’une entreprise familiale, il faut dans la plupart des cas vivre avec. 

3) C’est comme une relation de coach, mais…

Le parent a souvent tendance à exiger de la performance de sa relève. C’est un peu comme un coach qui veut voir « l’athlète » se surpasser, sortir de sa zone de confort. 

En entreprise, le parent multiplie les conseils et est souvent exigeant envers sa relève. Rien de mieux que de communiquer ses attentes et de soutenir sa relève dans son développement. Elle ne sera que plus performante lorsqu’elle prendra la direction de l’entreprise.

  1. C’est comme avoir un patron, mais…

Le parent délègue des tâches précises à son enfant, un peu comme un patron le fait pour ses autres employés. Toutefois, celui-ci n’est pas un employé comme les autres. Il possède un intérêt particulier à voir l’entreprise réussir. Il veut être LA « personne de confiance » vers qui le patron se tourne pour des imprévus, des opportunités d’affaires, des situations complexes à analyser.

Le parent est souvent maladroit pour trouver cet équilibre entre employé et personne de confiance pour certains sujets. Cela peut créer des tensions. 

  1. C’est comme une situation normale de famille, mais…

La relation parent-enfant en entreprise est souvent plus compliquée à cause du bagage émotif passé. D’une part, la relève peut encore ressentir des blessures non cicatrisées qui ont marqué son enfance. D’autre part, le parent est agacé par des décisions personnelles que la relève a pu prendre à mesure qu’elle vieillissait. 

D’autre part, le parent est agacé par des décisions antérieures de la relève qui lui ont déplu.

Souvent en famille, chacun préfère garder ces sujets sous silence. Cela est peut-être acceptable dans un contexte familial. Toutefois, en entreprise, ces tabous sont un frein à la croissance.

C’est au dirigeant d’y voir et d’oser débuter une conversation. Il est préférable, pour commencer, d’aborder de irritants mineurs. Il faut évidemment supposer que la relève a de bonnes raisons d’adopter un comportement irritant aux yeux du parent. L’objectif est de dialoguer avec ouverture pour permettre à chacun d’exprimer son ressenti et la raison de ses réactions. 

Après quelques succès à régler des irritants en douceur et avec respect, les deux parties développent des habiletés qui les servent au quotidien dans leurs relations avec les gens.

Le succès leur donne l’envie et le courage d’aborder tout autre sujet. Lorsqu’il est en mesure d’aborder ces sujets avec la relève, leur relation permet à l’entreprise d’atteindre des sommets inespérés et aux individus de développer une grande complicité. 

Huit (8) enjeux que la relève souhaite clarifier 

Une autre facette particulière à l’entreprise familiale, c’est tous les sentiments et les aspirations de la relève potentielle. Ceux-ci sont souvent refoulés parce qu’elle craint de mettre en péril son rêve de diriger l’entreprise. Il se peut qu’elle ait déjà exprimé ce qu’elle ressent. Il est fort probable que dans le feu de l’action, le dirigeant ne s’en soit pas rendu compte parce qu’il avait la tête ailleurs ou qu’il avait choisi de les ignorer pour éviter des discussions houleuses.

Voici 8 enjeux que la relève potentielle vit et qui devraient être le sujet d’échanges avec le parent. 

  1. « Je sens qu’on ne m’utilise pas à mon plein potentiel »

Le parent-entrepreneur s’est servi de ses forces et de ses propres habiletés, pour faire croître l’entreprise. Celles-ci malheureusement ne se transmettent pas par l’ADN. Par conséquent, la relève peut n’avoir aucun des talents parentaux. Si l’entrepreneur veut que l’entreprise survive, ce sont les talents de la relève, et non les siens, qui doivent servir de tremplin. 

Plutôt que d’être « déçu » qu’elle n’ait pas du tout le même champ d’intérêt que lui, il devrait voir les différences comme simplement un autre chemin à prendre pour atteindre le prochain plateau de croissance. Cette reconnaissance peut avoir des conséquences sur les priorités et les budgets. Il est important d’en discuter et de trouver des compromis gagnants pour tous.

La relève rêve d’avoir des discussions sur ce sujet.

  1. « J’aimerais qu’on tienne compte de ma vision pour bâtir l’avenir. »

Ce n’est pas simplement une question de talents. Il faut avoir une vision pour mener à bon port une entreprise. Le dirigeant a forgé l’entreprise à partir de sa vision. La relève a une forte envie de s’exprimer et de discuter à fond de la sienne. Elle souhaite même avoir la permission de tester certaines hypothèses à petite échelle avant de se lancer à fond de train.

Ces échanges sont primordiaux, car l’objectif est d’inspirer la relève et de lui donner le désir de s’investir. Parfois, cela implique d’accepter qu’elle remette en question les façons de faire. 

À travers la mise en place de cette vision, le parent a un rôle très valorisant de mentor à jouer.

  1. « Mes frères/sœurs pensent que ma vie est facile et que j’ai tout cru dans la bouche. » 

À partir du moment où le parent commence à songer à se retirer tranquillement et à déléguer des responsabilités de plus en plus importantes, il est normal d’envisager le passage du flambeau sur quelques années. 

Pendant ce temps, l’entreprise continue à accroitre ses profits, mais également à prendre des risques. La relève peut avoir l’impression qu’elle est la seule enfant à encourir ces risques d’affaires, à sacrifier sa qualité de vie, à continuer à recevoir un salaire moindre qu’espéré. À ses yeux, il y a une forme d’injustice de devoir partager, un jour, tout cela avec ses frères/sœurs. 

La relève veut avoir l’occasion d’exprimer sa définition de justice. C’est de cette façon que le parent fera accepter sa perception personnelle de justice.  

  1. « Qu’en est-il de mes possibilités de devenir actionnaire? »

Le rêve de toute relève est d’être un jour propriétaire de l’entreprise. Cela se produira-t-il? Quel pourcentage d’actions aura-t-elle?  À quel prix devra-t-elle les payer ? Avec qui devra-t-elle partager l’actionnariat? Voilà des questions légitimes qu’elle se pose. 

L’entrepreneur a intérêt à reconnaitre ce désir profond et à s’en servir pour expliquer les liens entre l’actionnariat, le partage du patrimoine familial, sa situation financière, l’intérêt des autres dans l’entreprise et les projets de croissance. 

Ce genre de dialogue crée l’ouverture d’esprit et solidifie la relation entre la relève et le parent.

  1. « J’aimerais qu’on reconnaisse ma contribution. » 

Plusieurs relèves ont l’impression que leur parent-propriétaire ne fait que soulever leurs erreurs, leur manque d’initiative au travail, les dépenses d’affaires exagérées. Ses frères/sœurs n’entendent que les aspects négatifs de leur travail. Les relèves se plaignent presque toutes que leurs bons côtés ne sont pas signalés ni à eux ni à la famille.

Ce déséquilibre, souvent flagrant, entre reproches et félicitations est tel que l’enfant est convaincu que le parent possède une très mauvaise perception de lui. Cela crée un froid avec les autres membres de la famille lorsque vient le temps de parler d’argent. 

Si le dirigeant savait à quel point cela mine l’enthousiasme de la relève, il cesserait sur le champ.

  1. « Je souhaiterais que mon parent accepte mes choix personnels de vie »

Le dirigeant, avec des ressources financières limitées, a peut-être travaillé 70 heures par semaine toute sa vie, fréquemment au détriment de sa famille. La relève a vécu l’impact que cela a produit sur lui, sur l’autre parent et sur ses frères/sœurs. Elle ne veut surtout pas reproduire le même modèle.

Toutefois, elle est prête à travailler et à s’impliquer à fond dans l’entreprise, mais de façon différente. Grâce aux nouvelles technologies, elle peut demeurer en communication constante avec l’entreprise, avec le personnel clé, avec les clients, avec les prospects et même avec les fournisseurs. Comme nous disait un enfant, « Parfois je réponds à mes courriels en regardant mon sport favori. »

Il est sage pour le dirigeant d’accepter les choix de vie des successeurs. Il est imprudent de juger ceux-ci comme étant un indice d’un manque d’intérêt de leur part.   

  1. « J’ai des cicatrices du passé très lointain que j’aimerais que l’on reconnaisse. »

Souvent, en entrevue, la relève fait des remarques concernant des situations qui sont survenues il y a plus de 20 ans, qui ont laissé des blessures qui ne sont pas encore cicatrisées. Celles-ci peuvent affecter le travail au quotidien. 

La relève souhaiterait que le dirigeant prenne conscience de ces souffrances. 

De part et d’autre, il ne s’agit pas de s’excuser, mais de simplement reconnaitre que chacun a pris les décisions qui lui semblaient les bonnes à ce moment. Tout cela peut aisément se faire dans le respect.

  1. « Je voudrais que l’entreprise joue un rôle pour développer le potentiel humain. »

Fréquemment, la relève voit le travail différemment du parent. Pour elle et possiblement la majorité des employés, il n’est pas simplement un générateur d’argent. Chacun souhaite trouver un sens à son travail et dans cette optique, l’entreprise peut devenir un puissant levier pour favoriser le bien-être des employés et de la communauté.   

Le dirigeant a intérêt à encourager cette philosophie, car des successeurs qui s’accomplissent sur le plan personnel deviennent souvent des leaders d’affaires exceptionnels et des employés qui ont la chance de développer autant leur potentiel humain que professionnel deviennent des complices de premier ordre.

5 sentiments qui ne sont pas faciles à partager pour le parent 

Certains sujets ne sont pas abordés par le parent parce qu’il se sent incapable de trouver les mots justes qui reflètent sa pensée. Ces non-dits lui créent de l’inconfort et soulèvent de la frustration. Cela se traduit par des gestes et des paroles mal choisies qui, à leur tour, frustrent la relève. 

En situation de relève familiale, ces sujets sont des enjeux cruciaux pour le bon déroulement de la transition, peu importe le nombre d’années que cela prendra. Donner un nom à ces enjeux, les légitimer et comprendre leur portée aide l’entrepreneur à mieux articuler ce qu’il ressent et permet aux successeurs de mieux saisir le point de vue du dirigeant. 

Voici 5 sentiments que le parent ressent et que la relève a intérêt à aborder avec lui dans un état d’esprit constructif.

1.« J’aimerais que ma relève reconnaisse mes efforts, mes sacrifices et mes succès. » 

Le parent-entrepreneur ne l’a pas eu toujours facile. Il se peut que les difficultés soient survenues dès le lancement de l’entreprise ou pendant une période prolongée. Il a fallu qu’il déploie de grands efforts pour à la fois subvenir aux besoins de la famille et garder l’entreprise en vie. Des sacrifices coûteux et des choix déchirants ont été une source d’angoisse pour lui. À travers ces moments difficiles, il y a eu plein de moments heureux découlant de plusieurs décisions favorables qui ont mené au succès de l’entreprise.

La relève n’est pas souvent au courant de tout cela. Ce manque de connaissances de l’historique de l’entreprise peut créer de l’incompréhension chez les deux parties. Cette dernière se demande pourquoi le parent est si intransigeant, si craintif, si hésitant envers elle.

Lorsqu’elle fait parler l’entrepreneur sur son vécu et ses expériences antérieures, cette discussion apporte une meilleure compréhension des choix et des comportements du parent et elle crée l’ouverture chez la relève. 

  1. « Trouver un partage équitable n’est pas si simple. »

La notion de justice revient ici, mais du point de vue du parent. Il se doute bien que la relève croit qu’une grande partie de la valeur financière de l’entreprise lui revient. Toutefois, le parent, dont la majorité du patrimoine est dans l’entreprise, est préoccupé par les enfants d’une 2e union, par les parts à donner aux enfants qui ne travaillent pas dans l’entreprise. Il est également préoccupé à savoir si le salaire versé actuellement à sa relève potentielle reflète amplement la valeur du travail effectué ou s’il est le temps de considérer lui donner des actions pour compenser un salaire plus bas. Il craint que les autres enfants qui possèdent un bon fonds de pension chez leur employeur ne comprennent pas les risques et les sacrifices de dépendre d’une entreprise familiale pour assurer sa survie financière. 

Cette préoccupation doit être exprimée à la relève et celle-ci a l’obligation morale d’aider le parent à trouver des solutions. Pour que cette dernière apporte sa réflexion et ses commentaires, il est primordial de discuter de cet enjeu avec elle.

  1. « Avec l’âge vient le bienfait de la sagesse acquise. »  

Les parents sont fatigués d’entendre que leurs idées sont dépassées. Pour comprendre l’impact que cela peut avoir sur le parent, la relève a intérêt à se souvenir du temps passé quand elle se faisait dire qu’elle était « trop jeune pour comprendre ».

Plusieurs principes d’affaires ne s’apprennent pas à l’école, mais plutôt sur le terrain au fil des années et des responsabilités qui nous sont confiées. Cette sagesse en affaires commande le respect. Autant la relève souhaite que le parent tienne compte de sa vision, la relève doit avoir le droit d’être inquiète que celui-ci chambarde tout. 

La relève acquerrait des connaissances et le respect, si elle faisait appel à cette sagesse régulièrement et à humblement considérer le point de vue du parent lorsqu’ils prennent des décisions.

  1. « J’ai l’impression que ma relève n’est pas réellement intéressée. » 

Plusieurs parents-entrepreneurs remettent en question le degré d’intérêt de leur relève. « Comment peut-elle être vraiment intéressée alors qu’elle quitte tous les jours à 17:00h, qu’elle fait exactement ce qu’il lui demande, pas plus, qu’elle ne fait pas ce qu’elle n’aime pas faire, qu’elle fait des dépenses frivoles? » Voilà quelques exemples de questionnements des parents. 

La relève a bien sûr des réponses à chacune de ces questions. Les sources de ces perceptions sont multiples. Il peut s’agir de valeurs profondes de l’un qui sont à l’opposé de celles de l’autre. Les styles de personnalités qui étant donné leur nature peuvent être conflictuels. Les visions peuvent être contradictoires. Bref, la relève ne se sent pas comme un partenaire de confiance.

Si elle perçoit cette opinion chez le parent, c’est qu’il est temps de mettre cartes sur table, sinon le projet de relève d’entreprise risque d’échouer totalement.

  1. Reconnaitre que l’harmonie familiale est prioritaire

Le parent d’une entreprise familiale doit gérer un enjeu qui n’a rien à voir avec l’entreprise. Il s’agit de l’harmonie dans la famille. Ce souci est souvent très secondaire pour la relève. 

Cet équilibre est presque toujours à risque étant donné les enjeux financiers. Les risques de conflits et de jalousie sont très élevés. Un enfant non actif parle contre l’autre au parent au point tel que celui-ci est placé dans une situation de choisir un gagnant et un perdant. Le parent déteste être placé dans cette situation. Il peut arriver à la conclusion qu’il ne pourrait pas vivre avec lui-même si ce genre de climat familial devenait réalité. Plusieurs entrepreneurs préfèrent vendre plutôt que de vivre ce stress croyant qu’il n’y a pas de solution viable. Pourtant, dans 99 % des cas, l’harmonie peut être atteinte par un dialogue bien préparé et constructif. 

La relève doit aider grandement à trouver un compromis. C’est dans son intérêt, car c’est plus rentable pour elle à long terme que de tenter d’arracher un avantage à un parent.

La bonne nouvelle : Le parent entrepreneur n’a pas à lâcher prise

Une particularité avec l’entreprise familiale, c’est que le parent peut demeurer actif pendant encore des décennies, même s’il se retire en grande partie des opérations.

Par conséquent, il n’a pas à trancher à court terme. Il ne devrait surtout pas avoir l’impression qu’il devrait lâcher prise. Il ne devrait également pas se sentir obligé de penser en termes de relève. Mettons-nous dans la peau de l’entrepreneur. Celui-ci a couru toute sa vie. Son cerveau est sans cesse en réflexion. Il pense à l’entreprise 25 heures sur 24. Il n’y a donc rien d’inspirant pour lui de « lâcher prise » peu importe son âge. Il n’y voit aucun intérêt personnel de s’empresser à le faire.  

L’entreprise familiale détient un atout que les autres entreprises n’ont pas, le temps.

Le défi est de bien l’utiliser. 

Le parent-entrepreneur devrait prendre ce temps pour régler ses préoccupations concernant la viabilité économique de son entreprise à long terme, les enjeux relationnels de toutes sortes, le degré d’intérêt réel de la relève à devenir entrepreneur, les possibilités de bonne entente à long terme avec la relève lorsque des décisions devront être prises, sa solidité financière personnelle et familiale.

La difficulté pour l’entrepreneur est de savoir comment en parler ouvertement. 

Il se pose des questions telles :

« Comment m’assurer que l’avenir de l’entreprise sera entre bonnes mains? » 

« Comment régler le bagage émotif entre moi et ma relève ou encore discuter des réactions que les autres membres de la famille pourraient avoir? » 

« Comment lui parler d’argent: un sujet si délicat? »

Puisque l’entrepreneur n’a souvent pas d’expérience et/ou de doigté pour aborder ces sujets délicats, il les fuit. C’est un réflexe très naturel. Pour éviter l’inconfort, il invoque que le moment n’est pas propice. Il change de sujet. Il dit « oui » lorsque ses actions reflètent que c’est un « non » qu’il veut réellement dire.

C’est tout aussi difficile pour la relève de démarrer des échanges. Parfois, c’est parce qu’elle ne sait pas par où commencer. Parfois, elle a essayé, mais cela a rapidement provoqué une réaction qui l’a découragé de donner suite. 

Pourtant, c’est très simple d’amorcer les conversations. 

Imaginez que vous demandiez simplement à votre relève ce qu’elle pense de l’avenir de l’entreprise et que vous l’écoutiez avec toute l’attention qu’elle mérite.

Imaginez que vous exprimiez ouvertement vos préoccupations concernant les malentendus que vous auriez eues avec elle.

Imaginez l’impact sur votre relève, si vous avouiez certaines erreurs du passé.

Imaginez comment elle se sentirait, si vous lui demandiez des propositions pour régler un problème avec lequel vous êtes inconfortable. 

Imaginez toute l’ouverture d’esprit qui serait créée, si lors de ces discussions vous ne la pointiez aucunement du doigt et que vous ne cherchiez pas à avoir raison. 

Si vous explorez dans cette direction, la relation avec votre relève changera très rapidement. Plutôt que de passer les 20 prochaines années à courir seul, vous aurez quelqu’un qui court à vos côtés. Lorsque vous sentez que la relève possède les atouts pour diriger l’entreprise, laissez-la courir un peu plus vite, vous prendrez un grand plaisir à la voir aller. Vous pouvez continuer à courir si vous le désirez, même si c’est un peu plus lentement. Ou il se peut même que votre relève vous donne un regain d’énergie qui fera que les 20 prochaines années seront les plus belles de votre vie.

Arrêtons d’exiger de nos entrepreneurs de « lâcher prise ». Aidons-les à explorer toutes sortes de pistes avec leur relève. 

En agissant de cette façon, il y aurait tellement plus de jeunes qui s’impliqueraient dans les entreprises familiales et il y aurait tellement plus de parents entrepreneurs qui développeraient une entière confiance envers leur relève.

Bonne réflexion sur la continuité de votre PME. 

Vos commentaires

Dans un contexte de relève familiale, quel enjeu, selon vous, est-il le plus significatif?

Avez-vous utilisé ou avez entendu parlé de trucs pour régler certains enjeux?

Nous avons hâte de recevoir vos commentaires.

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